Rattachée à l’Inserm et à l’Unistra, l’unité 1121 Biomatériaux et Bioingénierie compte parmi les leaders mondiaux en matière de médecine régénérative et de matériaux pour la santé. Parmi les 50 personnes qu’elle emploie, Philippe Lavalle, directeur de recherche Inserm.
Superviser les projets de recherche et représenter l’unité à l’extérieur sont le quotidien de Philippe Lavalle. Quand on sait à quoi le laboratoire s’attèle, ce n’est pas une mince affaire. A la croisée entre recherche fondamentale et clinique, les chercheurs développent des stratégies pour répondre à des problèmes cliniques en lien avec les biomatériaux. Cela passe, entre autres, par des implants personnalisés favorisant la colonisation cellulaire, ou encore des biocapteurs pour les diagnostics précoces de problèmes liés à l’implantation de biomatériaux… Un travail payant puisque l’unité Biomatériaux et Bioingénierie se classe parmi les leaders mondiaux dans le domaine, avec plus de 150 publications internationales depuis 2007. Et le marché mondial des biomatériaux est porteur : en 2014, les investissements dépassent les 200 milliards d’euros.
Encadrer des équipes pionnières
Ces résultats encourageants expliquent les ambitieux projets que Philippe Lavalle nourrit pour l’avenir. Ainsi, le larynx artificiel, implanté à Strasbourg et conçu par la société Protip associée à l’équipe de l’Inserm, est très prometteur, d’autant plus que c’était un domaine autrefois sans solution. Fier d’y avoir participé, Philippe Lavalle juge ce projet « très gratifiant, surtout que l’on travaille sur quelque chose de totalement nouveau ». Il ajoute : « En recherche, il faut savoir balayer tout ce qu’on connaît et partir sur des voies totalement folles auxquelles personne ne croit. Si on persévère, on peut y arriver. » Dotés d’un esprit pionnier, son équipe et lui sont donc de ceux qui construisent la médecine de demain, liant intimement la technologie au vivant. Pourtant, malgré le prestige mondial dont jouit l’unité, Philippe Lavalle est conscient des échecs et juge ses travaux avec humilité : « Disons que l’on rajoute des briques pour édifier quelque chose. Ce sont de petits pas, et en recherche, la route est longue. » Une belle leçon de modestie, dans un domaine de recherche où les résultats auront des répercussions durables sur l’humanité.
Faire de la pluridisciplinarité une force
Par ailleurs, la pluridisciplinarité des recherches est une occasion unique de mêler chercheurs, ingénieurs, cliniciens et étudiants. Un aspect du métier que Philippe Lavalle affectionne tout particulièrement : « Ce qui est enrichissant, c’est la diversité des domaines dans lesquels les gens travaillent, on voit souvent de nouvelles têtes ; c’est un environnement très dynamique. » Mais ce dynamisme est à double tranchant et rend la direction des recherches plus difficile encore, surtout quand il s’agit de coordonner les travaux de personnes aux compétences très variées. Aussi, il est nécessaire pour Philippe Lavalle de sacrifier une part conséquente de son temps, autrefois dédiée pleinement à la recherche. Ce qu’il déplore : « Oui, la recherche me manque car le coté administratif devient très lourd. » Réaliste, il juge que « cela fait partie de l’évolution de la carrière ». Quoiqu’il en soit, son action, essentielle pour assurer une bonne entente au sein des équipes de recherche, est un gage de réussite.
Martin Saumet, étudiant en master Communication scientifique
Une petite délégation de l’Université de Strasbourg a accompagné Marie-Charlotte Morin, finaliste alsacienne du concours Ma thèse en 180 secondes, à la finale nationale qui s’est tenue mardi 10 juin à Lyon. Récit d’un déplacement à l’issue triomphale.
Mardi 10 juin 12 h 30. Je rejoins les deux chargées de mission du Jardin des sciences, Clémence Bohn et Emma Carreira, ainsi que Marie-Charlotte Morin et son ami à la gare de Strasbourg. Ensemble, nous partons à Lyon pour la finale nationale du concours de vulgarisation scientifique Ma thèse en 180 secondes. En attendant le train, Marie-Charlotte fait ses pronostics. « Nous sommes 15 finalistes et il y a trois places pour partir à la finale internationale à Montréal, ça fait une chance sur 5, j’ai tout calculé ! », plaisante-t-elle. Une fois dans le TGV, un seul sujet de conversation : la finale. Marie-Charlotte parle beaucoup. Est-ce pour évacuer la tension ? « C’est vrai que je suis plus stressée que lors de la finale régionale ; à Strasbourg, j’y étais allée un peu tranquille parce que je ne savais pas à quoi m’attendre. A Lyon, il y a du beau monde et un peu plus d’enjeu ! » Sur le trajet, les mauvaises nouvelles se multiplient. D’abord sa directrice de thèse qui ne peut finalement pas venir à cause de la grève des trains. Et elle apprend ensuite qu’elle sera la dernière candidate à arriver sur le lieu de la finale, elle n’aura donc que très peu de temps pour répéter. Alors, la tête dans les mains, elle se met à réciter sa prestation à voix basse.
17 h. Arrivée à Lyon. Il faut encore quelques minutes de transports en commun pour rejoindre l’Université Claude-Bernard de Lyon et son théâtre où se déroule l’événement. Sur place, la doctorante est tout de suite prise en charge par la « nounou » des candidats qui la conduit dans les loges. Nous en profitons pour choisir une bonne place dans la salle pour supporter Marie-Charlotte, qui sera la 10e candidate à passer sur scène. Le temps de se changer, de faire un court test micro, de répondre à quelques interviews, de faire quelques photos et de plaisanter avec les autres finalistes et c’est déjà l’heure. De notre côté, avec nos tee-shirts sur le dos et nos fanions en mains, le tout à l’effigie de l’Unistra, nous sommes fins prêts pour soutenir Marie-Charlotte.
19 h. L’arrivée du jury dans la salle marque le début de la finale. Mathieu Vidard, présentateur de l’émission scientifique quotidienne sur France Inter « La Tête au carré », anime la soirée. Il réexplique les règles aux finalistes : ils ont 180 secondes pour expliquer leur sujet de thèse. Geneviève Fioraso1, présidente du jury, donne alors le top départ pour les huit premiers candidats. Normandie, Bretagne, Languedoc-Roussillon, Champagne-Ardenne, Midi-Pyrénées, Île-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-D’azur. Les prestations se suivent mais ne se ressemblent pas. Chacun sa manière de présenter ses recherches.
Peu avant 20h, une pause s’impose. Des danseurs envahissent la scène et la salle pour une performance de 180 secondes. C’est ensuite au tour des sept autres finalistes. Le candidat de la région Centre-Poitou-Charentes passe en premier puis vient le tour de Marie-Charlotte pour l’Alsace. Le titre de sa thèse : « Rôle des protéines lin-15A et rétinoblastome dans la reprogrammation cellulaire directe in vivo chez C.elegans ». Jusqu’ici rien de très drôle. Mais comme lors de la finale régionale, la jeune doctorante présente avec beaucoup d’humour ses recherches sur une cellule rectale d’un ver « qui va avoir une crise identitaire de fou et devenir un neurone ». Ses expressions provoquent le rire dans le public. Et sa conclusion, « Réparer des moelles épinières lésées et refaire marcher des gens, oui tout çà grâce au rectum d’un ver ! » finit de charmer l’auditoire. Tonnerre d’applaudissements. Même Mathieu Vidard, ose un « merci pour cette belle histoire de rectum alsacien » ! Pas facile ensuite pour les candidats des régions Nord-Pas-de-Calais, Pays de Loire, Auvergne, Lorraine et Aquitaine mais chacun se donne à fond.
20 h 35. Tous les doctorants sont passés sur scène. Il est temps pour le jury de se retirer pour délibérer. Pendant ce temps, le public est invité à voter pour son candidat favori à l’aide du bracelet fluorescent fourni à l’entrée. Bien sûr, nous votons pour notre candidate ! Et nous jetons un petit coup d’œil sur le totem dédié à Marie-Charlotte. Les bracelets s’amoncellent, c’est un bon signe pour le prix du public ! Mais patience.
Aux alentours de 21 h, le jury revient pour annoncer les lauréats. Plébiscitée par l’auditoire, Marie-Charlotte reçoit le prix du public. Le troisième prix du jury revient à Chrystelle Armata, la candidate lyonnaise. Le 2e prix est remis à Noémie Mermet, la finaliste auvergnate. Pour le 1er prix, Geneviève Fioraso commence « la recherche c’est aussi des garçons…mais nous avons choisi d’attribuer le premier prix à Marie-Charlotte Morin ! » Waouh, quel succès ! La jeune doctorante est surprise mais continue de plaisanter : « Je n’ai jamais eu autant d’argent2 entre les mains et je n’ai jamais vu le Québec donc ça tombe bien ! » Elle et les deux autres primées représenteront en effet la France à la finale internationale fin septembre à Montréal.
Fin de soirée. Marie-Charlotte se prête au jeu des interviews jusque tard. Et ce n’est que le début !
Floriane Andrey
1Secrétaire d’état en charge de l’Enseignement supérieur et de la RechercheUn nouveau numéro de Lab’20 vient de sortir ; cette dernière émission de la saison est consacrée au sport et à la santé.
On le sait, le sport est bon pour la santé, mieux, il peut aider à soigner de nombreuses pathologies ou à améliorer leur prise en charge. « L’activité physique est la pierre angulaire de nombreux traitements de pathologies chroniques. »
Dans cette émission, focus sur l’équipe de recherche en physiologie de l’exercice du laboratoire Mitochondrie, stress oxydant et protection musculaire (EA 3072) : des enseignants-chercheurs de la Faculté des sciences du sport et des médecins du Service de physiologie et explorations fonctionnelles du Nouvel hôpital civil (NHC) collaborent. Ils décryptent le fonctionnement d’un organite appelé mitochondrie qui produit l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de nos cellules, nos muscles et notre corps, à partir de l’oxygène qu’on lui apporte. La finalité : améliorer les fonctions générales du corps, nos capacités physiques et proposer des protocoles d’entraînement ou de rééducation accessibles à tous, pour diminuer le handicap musculaire rencontré dans de nombreuses pathologies.
L’utilisation du graphène comme matériau photovoltaïque fait l’objet de nombreuses études. Une des difficultés est sa solubilisation dans des solvants organiques pour le rendre compatible avec les processus de fabrication de cellules photovoltaïques. Difficulté surmontée par des équipes du Laboratoire de chimie moléculaire (CNRS / Université de Strasbourg) et de laboratoires espagnols qui sont parvenus à greffer des entités fullerènes sur un oxyde de graphène.
Le graphène est un candidat de choix pour des applications dans le domaine de l’énergie et son utilisation comme matériau photovoltaïque est au centre de nombreuses études. Une des premières difficultés à surmonter est sa mise en forme au sein des dispositifs photovoltaïques en le rendant soluble dans des solvants organiques. La modification chimique du graphène va permettre de le solubiliser et de le rendre ainsi compatible avec les processus de fabrication de cellules photovoltaïques. Mais il faut ensuite le combiner à un partenaire pour former un matériau composite dans lequel vont se créer des charges positives et négatives sous l’effet de la lumière, étape clé pour la production d’un photo-courant.
Le fullerène (C60) a été choisi comme accepteur d’électron. Cependant, la combinaison du graphène et du fullerène au sein d’un matériau unique en les liant l’un à l’autre de manière covalente n’est pas simple. En effet, le défi à relever est de réaliser la synthèse d’un tel nanomatériau hybride sans pour autant altérer les propriétés de ses deux constituants. Cette étude lève quelques verrous importants pour l’utilisation de graphène dans le domaine des énergies renouvelables et contribue à renforcer les espérances pour des applications de ce matériau révolutionnaire.
La Satt Conectus Alsace, première Société d’accélération du transfert de technologie créée en France, a tenu son assemblée générale le 13 juin dernier. A cette occasion, les associés de Conectus Alsace (Université de Strasbourg, Université de Haute-Alsace, Insa Strasbourg, Engees, CNRS, Inserm, et la Caisse des dépôts et consignations, qui représente l’Etat dans les instances de la Satt) ont ratifié à l’unanimité deux décisions majeures : la modification des statuts instaurant la création d’un treizième siège d’administrateur, et la nomination de la Région Alsace comme administrateur de plein droit, faisant de l’Alsace la première région à intégrer la gouvernance d’une Satt. Cette nomination s’inscrit dans le contexte du partenariat renforcé récemment établi entre Conectus Alsace et la Région Alsace.
Le Cercle Gutenberg attribuera pour la septième fois un prix Guy-Ourisson de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses.
Le Cercle Gutenberg lance la septième édition du prix Guy-Ourisson. Celui-ci permet d'attribuer une enveloppe de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses. Tous les champs disciplinaires et les deux départements alsaciens sont éligibles.
Cette année, comme les trois années précédentes, la Fondation Université de Strasbourg accordera également un prix Fondation Université de Strasbourg-Cercle Gutenberg de 10 000 euros à l'un des jeunes chercheurs sélectionnés.
Pour postuler il s'agit de faire parvenir un dossier de candidature avant le 1er octobre 2014 comprenant le CV du candidat, un descriptif de ses principales réalisations (3 pages maximum) rédigé de manière à être également compréhensible par les non-spécialistes, la liste de ses publications en indiquant clairement les cinq jugées les plus importantes, la liste des conférences invitées ainsi que le projet de recherche (3 pages maximum) auquel le candidat va se consacrer, en insistant sur l’apport attendu au niveau de la notoriété et du développement de la recherche en Alsace.
Les lauréats seront désignés au cours du mois de novembre et pourront disposer des fonds en janvier 2015.
Pour la session du second semestre 2014, les dossiers de demande de soutien à l'édition sont à envoyer d'ici au 29 septembre. Le conseil de publication statuera en décembre.
Conformément à ses missions de service public, l'Université de Strasbourg promeut la diffusion de la culture, de l'information scientifique et de la recherche. A cette fin, elle entend faciliter la publication des travaux des équipes de recherche en soutenant les projets d'édition des chercheurs dans l'ensemble des domaines d'enseignement et de recherche de l'université.
Après évaluation des projets, ce soutien se traduit par l'octroi d’une aide financière à publication. Celles-ci sont attribuées par la commission recherche, sur proposition du conseil de publication, que les auteurs s'adressent pour leur projet éditorial à la Fondation Presses universitaires de Strasbourg ou à un autre éditeur.
Les diplômés 2012
de l'Université de Strasbourg
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 2 juillet midi pour une parution le vendredi 4 juillet 2014. Consultez les dates des prochains numéros.